Si nous ne faisons rien, nous n'aurons plus un poisson d'ici 30 ans! (Stephan Beaucher)

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Nous voyons bien dans le tableau figure 7 de la page 27 les différences de débarquements que c'est sur les trois premiers mois que les pélagiques "travaillent" le plus et de loin en détruisant les reproducteurs sur les frayères.

Le tableau de la page 37 montrant les dépendances des navires à la pêche du bar est intéressant car il est démontré que ce sont les pélagiques qui utilisent le moins de personnel par tonne débarquée 0,17 marin par tonne à comparer aux métiers de l'hameçon qui utilisent plus de trois fois de personnel pour une tonne de poissons. Contrairement à ce qui est souvent avancé par les défenseurs de ce type de pêche qui disent quei si on arrétait la pêche sur les frayères cela provoquerait beaucoup de chômage. Ces 58 bateaux n'emploient que 276 marins. Compte tenu du peu de temps pendant lequel ils pêchent le bar à qui fera t'on croire qu'on ne peut pas les diversifier sur d'autres pêcheries en sachant qu'il y a une quinzaine d'années ces pêches sur frayères n'existaient pratiquement pas et les pêcheurs qui étaient pourtant plus nombreux vivaient bien. Alors si on essayait?

On peut voir sur la page 38 le tableau des prix au kg, on s'aperçoit, là encore, du gaspillage occasionné par les pélagiques car le prix moyen sur l'année (données 2013) prix du kg de bar pélagique 7,37€ le kg et pour les métiers de l'hameçon c'est 16,67€ le kg Cherchez l'erreur. On constate également que c'est bien sur les trois premiers mois de l'année que le bar est le "moins cher" En juillet le prix moyen du bar est 2,7 fois plus cher qu'en février. Quel bel exemple de gaspillage!!!

A partir de la page 47 il est décrit les méthodes de gestion actuelles. On constate qu'en France les mesures sont peu nombreuses et peu efficaces. En Royaume Uni on trouve dans certains secteurs une maille à 37,5cm, une fermeture sur 37 zones de nourriceries et surtout une interdiction du chalutage en boeuf dans les 12 Milles.. En Irlande la pêche professionnelle est interdite toute l'année, une maille à 40 cm et 2 bars maxi par jour pour les récréatifs. Les Pays bas devraient adopter de nouvelles mesures cette année:  Suppression progressive du chalutage en bœuf à bar. L'utilisation des chaluts de fond en bœuf ne sera pas autorisée en Manche Est de septembre à décembre 2014, une limite mensuelle des débarquements à 5000 Kg par navire. Pour la pêche côtière artisanale le long de la Mer du Nord et dans les eaux côtières une limite de 5000 Kg par année et par bateau est proposée. Ces quantités ne sont pas transférables, une augmentation de la taille limite de débarquement passant de 36cm à 42cm pour la pêche récréative et les ligneurs (ligne à main) professionnels. Les bars inférieurs à 42cm devront être remis à l'eau, un statu quo du nombre de ligneurs à main. Le nombre de pêcheurs étant fixé à la date d'envoi de la lettre concernant ces mesures, le maintien d'un bag limit de 20 kg ou de 25 individus de morues et de bars pour la pêche récréative, toutes les captures, y compris les rejets devront être enregistrées. L'Espagne et le Portugal n'ont pas de mesures spécifiques mais prennent peu de bars.

A partir de la page 51 on passe aux mesures envisageables tout en reconnaissant;

"Méconnaissance du nombre de stocks de bar en Atlantique Nord Est.  Absence de données bioéconomiques et d'approches multispécifiques les conséquences économiques et biologiques de la plupart des mesures envisageables sont difficilement prévisibles. Les mesures envisageables sont : la création d’un ou plusieurs TAC européens, répartis en quotas nationaux; des interdictions spatio-temporelles; des mesures de sélectivité.

Plus inquiétant il est écrit: Il est important de souligner qu'il n'existe pas de données et connaissances bioéconomiques permettant d’évaluer précisément les impacts otentiels des mesures de gestion envisageables, ni sur les reports d'effort, ni sur la santé économique des différents navires/flottilles/filières, et qu’il n’est pas réaliste de penser pouvoir en disposer dans un avenir proche.

Differents moyens de diminuer la mortalité par pêche sont évoqués sans vraiment qu'il s'en dégage du concret celà semble du à la prudence légitime des auteurs car les décisions quelqu'elles soient sont éminament politiques et risquent de faire du bruit principalement en France. Doit on mettre un quota mais doit il être européen ou national, si national quelle référence d'antériorité prendre, et bien sur comment régler le "problème" de la pêche de loisirs, un paragraphe montre l'étendue de ce problème:

Par contre, le très grand nombre de pratiquants (1.3 millions en France) rend inenvisageable un suivi fin du volume de captures tout au long de l’année. Un système de quota n’est de ce fait pas adapté à la pêche de loisir, et oblige à trouver des mesures alternatives de gestion. Les exemples actuels français (taille minimale de capture fixée à 42 cm), irlandais (taille minimale de 40 cm, et panier journalier de 2 bars par pêcheur), ou portugais (panier journalier de 10kg par pêcheur) montrent que des réglementations sont possibles. Une harmonisation des réglementations à l’échelle européenne serait peut être la solution, par fixation d’une taille minimale de capture unique, ainsi que d’un « bag limit » journalier. Une étude préalable d’acceptation (de consentement à respecter ce type de réglementation), ou un « non paper » abordant la question seraient vraisemblablement utiles. 

On évoque à partir de la page 56 la fermeture "spatio temporelle" c'est à dire la fermeture totale de la pêche sur les frayères. Il me semble sentir une certaine "réticence" des auteurs sur ce point à la lecture de deux paragraphes. Le premier dit:

"Fermer des zones d'agrégations de ponte en période hivernale semble opportun quand des signes manifestes de surexploitation sont mis en évidence en assurant une protection sur les concentrations de reproducteurs"

Je suis absolument d'accord avec ça car c'est bien le cas vu la baisse du stock bar reconnue par presque tout le monde. Mais aussitôt il y a un rétropédalage bizarre:

Une telle mesure fragiliserait néanmoins fortement certaines pêcheries : pêcheries pélagiques de Manche, pêcheries locales côtières dans le Golfe de Gascogne, pêcheries des fileyeurs dans le Golfe de Gascogne. Par ailleurs, de telles fermetures généreraient immanquablement des reports d’effort sur d’autres zones et d’autres espèces que nous ne sommes pas à même d’évaluer.

On a vu pourtant au début que la majorité des bateaux pêchant sur les frayères représente peu de bateaux et peu de marins. En ce qui concerne le "report" sur d'autres zones nos amis anglais ont une solution, voir l'article sur le forum en préconisant une fermeture totale sur les frayères connues et une forte limitation sur les zones périphériques, ça a au moins le mérite de la simplicité et de la facilité du contrôle.

Il est aussi proposé une hausse de la taille minimale de capture, page 57. On voit bien sur le graphique que le maximum des prises se situe entre 36 et 42 cm. Cela confirme ma position et celle du Collectif Bar Européen qui réclame depuis 2001 une taille mini à 42 cm, taille qui a été imposée à juste titre aux plaisanciers mais pas aux professionnels, décision qui a provoquée chez beaucoup de pêcheurs l'incompréhension voir la colère de ce système à deux vitesses. On constate également que ce sont bien les pélagiques qui pêchent le plus sur les frayères avec une taille moyenne de 49,5 cm contre 43,4 pour les chaluts de fond. Cette mesure est d'ailleurs reconnu par les auteurs page 58:

Augmenter la taille de débarquement à 42cm (qui correspond à la taille de maturité sexuelle des femelles, ainsi qu’à la nouvelle taille minimale pour les pêcheurs de loisir) reviendrait à diminuer les débarquements professionnels français de l’ordre de 590 tonnes.

Les mêmes auteurs là encore font ensuite un recul stratégique en disant:

"Mais il ne faut pas confondre taille au débarquement et taille de capture : augmenter la taille minimale au débarquement entrainerait une augmentation des rejets d’individus n’ayant que très peu de chance de survie par les métiers du chalutage de fond, de la senne danoise ou du filet maillant si dans le même temps on n’impose pas des mesures de sélectivité, et donc, pour ce qui concerne le bar, une augmentation des mailles des différents type de filets (filets maillants, chaluts, sennes…) qui permettent sa capture"

Outre que ce paragraphe indique la dangerosité du chalut et de la senne danoise, il me semblait pourtant que la nouvelle politique commune des pêches avait prévu une interdiction des rejets pour les espèces soumises à quotas? je veux bien admettre que les professionnels n'en veulent pas mais il serait bon d'en tenir compte.

En ce qui concerne la pêche récréative les auteurs constatent que tous les pêcheurs récréatifs ne respectent pas la maille de capture je suis d'accord et ce n'est pas un scoop mais outre que ce n'est pas la majorité (ça représente 25T selon les auteurs) à qui la faute? s'il y avait plus de controles efficaces sur la pêche au lieu de nous controler sur la date d'une fusée de détresse périmée depuis un mois ça calmerait certains "viandards" que je condamne depuis toujours. Sur la même page 59 figure un graphique sur les relâches de bars par la pêche récréative soit en 2012 870 000 poissons pour un tonnage de 547 tonnes. C'est pas mal quand même! Sur la page 59 les auteurs indiquent que si la maille était à 43 cm ce serait de 684 tonnes. Pourquoi pas une augmentation de la maille mais alors pour tout le monde sans exeption pros tous métiers y compris car il y a une autre solution: mettons la maille à 100 cm et le probleme de la pêche récréative serait réglé , c'est une boutade bien sur mais on ne peut pas admettre une différence de taille mini différente, si une maille à 42 est utile (j'en suis convaincu) elle est utile pour tout le monde et bien sur pour tous les pays.

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