Si nous ne faisons rien, nous n'aurons plus un poisson d'ici 30 ans! (Stephan Beaucher)

Pour une gestion durable des grands fonds (avant qu'il ne soit trop tard)

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il y a 11 ans 11 mois #15438 par dede17
Les grands fonds marins, immenses, ne sont que très partiellement connus. Ils demeurent une « frontière » de notre connaissance, qui attire de nouveaux explorateurs médiatiques tels que James Cameron ou Sir Richard Branson. Au-delà de l'exploit personnel, souhaitons que la course aux profondeurs relance durablement la volonté d'une connaissance plus développée et d'une exploitation prudente de ces grands fonds.
Loin de l'énergie solaire qui soutient toute la chaîne alimentaire à la surface de la planète, les grands fonds sont une frontière pour la vie, qui se nourrit de sources d'énergie originales telles que la chimiosynthèse aux abords des sources hydrothermales. Les écosystèmes exceptionnels qui en résultent sont d'une grande fragilité et ne peuvent se régénérer que très lentement.
Les grands fonds marins sont aussi une frontière pour les industriels. Après plusieurs décennies de fantasme, leur exploitation minière entrera vraisemblablement très prochainement dans une phase opérationnelle en Papouasie Nouvelle-Guinée, avant d'autres projets en haute mer dès lors que le cadre réglementaire sera en place, pour extraire métaux précieux ou terres rares.
La course aux grandes profondeurs suit ainsi la boulimie mondiale pour les ressources naturelles, notamment énergétiques. Le défi technique pour les atteindre est aujourd'hui de plus en plus accessible et il est aujourd'hui faisable de forer sous des kilomètres d'eau.

La fiabilité de l'exploitation et la capacité d'intervention en cas de problème sont en revanche autrement plus difficiles à garantir à grande profondeur, comme l'ont montré les accidents récents dans le golfe du Mexique et en Mer du Nord.
Afin de ne pas céder à une vision à court-terme, deux impératifs doivent être respectés avant toute exploitation. La connaissance du milieu tout d'abord, de sa richesse, de sa fragilité, pour peser les risques et les maîtriser. Il s'agit de déterminer ce qui doit être protégé en priorité et ce qui peut raisonnablement être exploité, et sous quelles conditions. La mise en place, ensuite, d'un vrai dispositif de sécurité et de réaction en cas d'incident, basé notamment sur une grande vigilance aux signaux précurseurs et au suivi d'impact, ainsi qu'à la capacité de réaction effective.
Le cadre réglementaire, lui aussi, doit s'adapter aux nouveaux défis technologiques pour qu'une régulation effective soit possible par des organes nationaux ou internationaux suffisamment compétents et respectés. La situation de la haute mer sera ainsi au cœur des travaux de l'ONU en décembre 2012 à l'occasion du 30ème anniversaire de la Convention des Nations-Unies sur le Droit de la Mer.
Par Olivier Dufourneaud En charge de la politique de protection des océans à l'Institut océanographique, Fondation Albert 1er Prince de Monaco.

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