prétendument reprentatives, mais sur un seul point les quotas bars alors qu'il n'y a pas que ça, mais c'est un autre débat. On y lit tout et n'importe quoi, chacun prêchant pour sa paroisse, mais sans envisager, apparemment qu'il est absolument nécessaire d'établir des règles et que l'on a trop tardé.
Avant de me faire taper dessus je précise que je suis contre la proposition de la commission telle qu'elle nous ait proposé mais faut il pour ça dire non à tout je ne le pense pas et je vais essayer de vous faire comprendre les enjeux.
Sans jouer les "anciens combattants" il faut quand même faire un peu d'histoire pour comprendre comment nous en sommes arrivés là
Au début des années 90 la pêche du bar à la canne et aux leurres était marginale, c'était surtout la traine pratiquée par nos anciens qui dominait le marché bar avec quelques pêcheurs au buldo ou au poissons à hélices, pour les autres techniques, pêche à soutenir, surfcasting la prise de bars était anecdotique même si ça faisait toujours plaisir aux pêcheurs quand ça arrivait. Les prises globales de bars étaient faibles pour la pêche récréative, il n'y avait que peu de leurres rigides (rapala, balzalures) pas de leurres souples exceptés quelques uns dérivés de la rivière comme le célèbre Sandra, peu de cannes spéciales hors buldo et big big dont la célèbre Cap Coz. Malgré ça les pêcheurs allaient à la pêche et les détaillants vivaient plus ou moins bien mais pas pire que maintenant.
Puis est arrivé en France venant du Japon un personnage extraordinaire Hiroshi Takahashi (pas sur de l'orthographe) avec dans sa musette quelques leurres durs comme le Sammy. Hiroshi excellent pêcheur a attiré l'attention de pêcheurs et journalistes tant ces leurres, et sa méthode de pêche, étaient efficaces. Comme il est loin d'être bête il a décidé d'importer les leurres Lucky-Craft bientôt secondé par un excellent pêcheur français Anthony Malgorn que j'ai bien connu, les détaillants et importateurs devraient ériger une statue à ces deux là. Ensuite ce fut l'explosion, de nombreuses marques anciennes ou créés pour l'occasion ont développé des leurres et des produits spéciaux bars, puis ont suivi des concours spécifiques auxquels j'ai aussi modestement contribué à travers les Open Bar d'Oléron. Même si des pêcheurs ont cultivé le No Kill partiel ou total il n'en reste pas moins vrai que ça n'a pas été le cas pour la majorité et les prises de bars de la pêche récréative ont explosé surtout depuis le début des années 2000. Il ne faut donc pas s'étonner que dans un contexte de la raréfaction de la ressource en général et du bar en particulier cela pose aujourd'hui problème. Attention je ne dis pas que les pêcheurs récréatifs sont seuls responsables de la diminution des stocks mais il est indéniable que cela y a contribué, cela à également contribué à exacerber les tensions avec les pros.
Même si la fiabilité des chiffres donnés par le CIEM ou IFREMER peut être discuté la réalité est là et si les fédérations avaient accepté de participer aux enquêtes au lieu de s'y opposer les chiffres d'aujourd'hui ne seraient pas soumis à polémiques mais je ne suis pas sur qu'ils seraient très différents.
Parallèlement à ça la pêche professionnelle à évolué avec l'arrivée des pélagiques au milieu des années 2000. Chassé du golfe de Gascogne par la fermeture de la pêche aux anchois ils se sont reconvertis sur le bar plus lucratif même si les prix sont extrêmement bas en hiver Ils représentent aujourd'hui le plus fort débarquement en pêchant le moins longtemps et avec le moins de personnel de toutes les pêcheries, c'est donc totalement aberrant de tolérer ces types de pêche et toute personne sensée doit s'y opposer de toutes ces forces. Le Collectif Bar Européen que j'ai l'honneur de représenter n'a pas attendu 2014, comme les fédérations bien en retard sur ce coup, pour s'opposer à ces pratiques car dès 2003 une pétition à été initiée à destination de la commission européenne, à ma connaissance d'ailleurs c'est la seule qui a été étudiée par la commission Voir l'article et le texte de cette pétition La commission n'a pas accepté de nous suivre par une réponse en 2008, oui trois ans après, il ne faut pas être pressé avec des motifs qui aujourd'hui nous font rire jaune Lire la réponse de la commission je ne peux donc être soupçonné de défendre les pros.
Ces rappels historiques étant fait quelle est la situation aujourd'hui et que faut il faire?
Les fédérations ont publié une pétition demandant la fin de la pêche sur les frayères et l'égalité de tailles légales minimum je ne peux que souscrire à cette proposition comme tous les gens sensés (voir les raisons plus haut) mais c'est une proposition facile pour, par démagogie, engranger des signatures, je ne signerai pas cette pétition car elle ne propose rien pour la pêche récréative, aucune proposition. J'ai beaucoup travaillé sur la politique commune des pêches européennes pendant plusieurs années, l'expérience m'a apprise que si la commission est souvent ouverte au dialogue il ne faut pas venir avec seulement comme argument Non je n'accepte rien. Pourquoi venir discuter alors?
Mon expérience dans le commerce de la pêche (quinze ans quand même surtout en Bretagne) et dans le milieu associatif de la pêche (plus de 22 ans sans interruption) m'ont amené à observer les pratiques des pêcheurs de bars de près.
Il y a plusieurs types à considérer même si du point de vue législatif c'est impossible à différencier:
Il y a le pêcheur assidu, passionné, pêchant exclusivement ou quasiment aux leurres et souvent pace qu'il habite près de la mer et parmi ceux là, ceux qui pratiquent le No Kill partiel ou total et puis les "viandards" qui pêchent pour stocker ou pire vendre. Je connais et j'ai vu chez un pêcheur en fin de saison 5 congélateurs de 500 litres plein de bars. Face à ma surprise et ma colère la réponse obtenue à été: "pourquoi tu m'engueules Dédé ce n’est pas interdit" et le pire c'est qu'il a raison ce con. Même si ce n'est pas la majorité vous trouvez ça normal? moi pas
Il y a aussi le pêcheur passionné mais habitant loin de la mer, pratiquant quelques jours par an en vacances ou en week end prolongé pêchant peu globalement et qui un jour, par hasard et chance, va prendre 5 ou 6 bars est il condamnable et contribue t'il activement à la destruction de la ressource, je ne le pense pas.
Il y a aussi les pêcheurs de surf casting qui ne sont pas, loin s'en faut, des destructeurs et qui un jour font un "coup" est ce condamnable moralement? Peut être mais je ne pense pas qu'ils doivent être pénalisés, tant ça leur arrive peu souvent par rapport à ceux qui pratiquent en bateaux.
Alors oui il faut réglementer la pêche récréative du bar (voir d'autres poissons mais ce n'est pas le débat) pour nous aussi prendre notre part des efforts pour stopper l'inflation et permettre une reconstitution des stocks. Je lis ici et là que ça mettra en péril des milliers d'emplois dans le matériel, les bateaux, l'électronique, l'hôtellerie. Mais comment faisait t'on il y a 20 ans, malgré l'arrivée de la pêche du bar de nombreux détaillants de pêche ont fermé, alors? Pour les entreprises qui se sont développées exclusivement sur le bar il peut y avoir un temps d'adaptation je le reconnais volontiers mais si on continue pros et récréatifs sur le même rythme que se passera t'il dans quelques années quand il n'y en aura plus du tout? Nier la baisse de la ressource est absurde. En même temps ceux qui disent ça sont les mêmes qui prétendent que la majorité des pêcheurs est raisonnable et prélève peu de poissons donc il est ou le problème? De même je constate que sur le marché du matériel bar si c'est important sur certaines régions comme la Normandie ou la Bretagne c'est peu dans d'autres régions même si c'est un plus. Les passionnés de pêche, paraît il nombreux, se tourneront vers d'autres pêches sinon c'est qu'ils n'étaient intéressés que par le bar, pour quelles raisons avouables ou inavouables?
Ce que je propose modestement sans être hélas sur d'être compris et suivi. Comme je l'ai dit je suis contre la proposition de un bar/jour ou même deux ou trois ou cinq pour une raison simple, et je m'étonne que pas plus de gens y aient pensé, c'est que c'est extrêmement dangereux pour la ressource car si un pêcheur à un quota par exemple, restons raisonnable, de deux bar jours et qu'il sort 150 jours par an il prélèvera peut être 300 bars. Un pêcheur occasionnel ne venant que pendant ses vacances, ou un pêcheur en surf casting un jour exceptionnel prendra peut être dix bars. Quel est le plus dangereux pour la ressource? Pour moi la réponse est claire, pas pour vous?
Je préconise donc un quota annuel, à débattre, mais raisonnable. On me dit que ce n'est pas possible, je me demande bien pourquoi. Car ça existe pour le saumon et la truite de mer en rivière et globalement ça ne marche pas trop mal même si ça n'empêche pas quelques braconniers. Alors là certains poussent les hauts cris et me disent: "t'es fou car il faudrait un permis" Et bien non, je suis contre un permis car ça n'a jamais réglé les problèmes de surpêche et là pour le coup ça détruirait totalement l'industrie et le commerce de la pêche. Mais dans le cadre de la charte de la pêche de loisirs il avait été prévu un site officiel de déclaration d'activité pêche et de prises de poissons, voir ce site contrairement à ce qui avait été prévu cette déclaration est facultative et à rencontrer peu de succès, c'est un euphémisme, en raison d'ailleurs de l'opposition des fédérations qui ont incité leurs adhérents à ne pas s'inscrire, pourquoi? je n'ai jamais eu d'explications. L'avantage de cette déclaration obligatoire et gratuite c'est déjà qu'elle permettrait de compter les pêcheurs récréatifs évitant ainsi les chiffres fantaisistes circulant sur le nombre réel de pêcheurs et ce site permettrait avec peu de modifications d'assurer le suivi du quota et des "bagues" bars comme pour le saumon. C'est trop simple pour être appliqué? Allez chiche messieurs les responsables des fédés. Un peu d'initiative et de bonne volonté que diable!
Alors je récapitule: Non aux bateaux pros et récréatifs sur les frayères pendant au moins trois mois, oui à la même maille pour tous, oui à un quota annuel pour les récréatifs, oui à une augmentation des contrôles et oui à la même réglementation sur toutes les côtes sinon risque de report de pêche, que se passerait il si tous les pêcheurs récréatifs de Bretagne nord et de Normandie descendaient en Bretagne Sud ou si les chalutiers pélagiques de La Turballe et des Sables d’Olonne descendaient sur les frayères du golfe de Gascogne comme celle de Rochebonne ou d'Yeu?
Toute autre solution sera soit ni efficace soit créera des tensions entre les différentes parties, pas la peine d'en rajouter
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PS du 18 Mars, si l'on en croit le journal Ouest France la commission adopterait le 24 mars un réglement imposant un quota de 3 bars / jours aux plaisanciers. Ce qui veut dire qu'un "viandard" sortant 100 jours par an débarquera, et sans doute vendra, 300 poissons par an. Complétement absurde et inéfficace !!